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Photo du rédacteurAline Hiernaux

Mémoire autobiographique, madeleine de Proust et neuropsychologie

Souvenez-vous… Rappelez-vous…

Parfois un objet, une odeur, un goût, une pièce, un bruit, une musique, nous rappelle un souvenir, agréable ou, certes, moins agréable, et réactive notre mémoire.

Mais comment cela se fait -il ?

Laissez-moi faire un petit détour par l'œuvre de Marcel Proust afin de l’illustrer, et vous l’expliquer.

Dans le livre « A la recherche du temps perdu », Marcel Proust décrit le plaisir immense que lui procure la dégustation d’une madeleine trempée dans du thé.

Voici un extrait :

« [...] Je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin, à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté [...]"

Dans cet exemple, c’est l’émotion de plaisir, ressentie à l’époque, réactivée par le geste précis et le goût de sa madeleine (Proust), qui fait ressurgir en mémoire le souvenir.

Le souvenir de cet instant précis où sa (Proust) tante Léonie lui offrait une madeleine trempée dans son infusion.

Tout au long de la vie, le cerveau engrange énormément de souvenirs (il effectue des tris aussi) et il les consolide en mémoire (après les avoir encodés). Pour cela il a recours à différents "supports" cérébraux, que nous allons décrire par après.

En outre, cette consolidation est modulée par différents facteurs extérieurs comme la fatigue, l'état émotionnel...

L’inscription d’un souvenir en mémoire passe donc par l’encodage et la consolidation du souvenir. Et l’émotion va agir sur l’étape de consolidation.

Une des clés se trouve donc au niveau émotionnel. D’autres aspects modulent la consolidation, cependant, l’émotion ressentie lors de l’événement encodé puis consolidé, joue un rôle prépondérant.

A noter que ce sont surtout les émotions positives qui participent davantage à la consolidation du souvenir.

Sauf en cas de trauma. En effet, dans le cas d’un trauma qui engendre un traumatisme, les émotions négatives peuvent bloquer cet équilibre (davantage d’explications dans la vidéo postée par Mme LARUE).

Nous parlions plus haut de l’existence des différents supports cérébraux. Laissez-moi vous décrire un des principaux…

Parmi ces derniers, on compte une structure cérébrale qui s’appelle l’hippocampe !

Non, non, il ne s’agit pas du petit cheval de mer mais bien d’une structure cérébrale permettant de consolider nos souvenirs !

L’hippocampe fait partie du système dit limbique, donc de la partie « plus émotionnelle » du cerveau.

Ainsi, tout s’explique…

Ces explications confirment bien que les émotions jouent un rôle primordial au niveau de la mémorisation et de l’encodage des souvenirs !



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