Commençons par nous féliciter d'avoir fait face comme nous pouvions à ces semaines de confinement. Nous avons traversé des étapes, des épreuves, certaines bien douloureuses, mais nous avons aussi remporté des victoires.
Et demain, que va t-il se passer ? On parle de déconfinement, mais est-ce vraiment la réalité qui nous attend ?
Le déconfinement laisse entendre que nous allons quitter une situation pour retrouver ce que nous connaissions avant. Or, c'est loin d'être le cas. Le virus est toujours là, la crise aussi, et pas seulement sanitaire, ce qui va nous obliger à adopter des modes de vie nouveaux, parfois totalement inédits.
Disons plutôt que nous entrons dans la seconde phase de la crise, une phase longue de plusieurs mois dont personne ne connaît aujourd'hui la fin. Cette période comprend de nombreuses inconnus, des contraintes parfois désagréables, voire coûteuses, qui mettront parfois notre patience à rude épreuve.
Une précaution serait de ne pas trop attendre de ce temps qui vient.
Les désillusions risquent d'être nombreuses et les frustrations difficiles à digérer. Continuons comme nous l'avons appris du confinement à essayer de prendre soin de nous de notre équilibre de vie, de notre santé, et aussi de notre vie psychique. La période qui s'ouvre ressemble à une course d'endurance, pour laquelle il nous faudra être bien équipés.
Dans notre équipement, nous penserons à mettre en place des soupapes pour évacuer très régulièrement nos ras-le-bol, nos colères. Prenons conscience que nos ressources en ces temps d'adaptation continuels s'épuisent vite et qu'elles auront besoin d'être renouvelées plus fréquemment. Ménageons-nous autant que possible et ménageons nos proches. Nos temps de repos seront à préserver autant que possible.
On ne cherchera pas à rattraper le temps perdu en nous lançant dans une course folle et épuisante. Accepter les pertes liées à ce confinement : cet anniversaire qu'on n'a pas pu fêter, ce projet qu'on a du abandonner, ces cadeaux qu'on n'a pas pu offrir, ces rendez-vous annulés... Certaines choses pourront bien attendre encore. Plus que jamais, nous veillerons à traiter ce qui est prioritaire.
Nous essaierons de ne pas nous mettre sous pression et aussi de ne pas mettre les autres sous pression , famille, travail, engagements divers. L'empathie et la bienveillance seront certainement des attitudes essentielles pour ne pas juger trop vite, exiger, reprocher, accuser les autres de tous nos manques et frustrations. Et on continuera à rire et à faire rire, sans critiquer ou se moquer, mais simplement pour qu'il y ait entre nous des temps légers. Le désir de faire attention les uns aux autres sera notre boussole.
On ne s'engagera pas non plus sur des grands objectifs, mais on goûtera la joie des petites avancées qui font tant de bien. Et bien sûr, on aura dans notre bagage, masque, gel, bref l'indispensable kit pour préserver notre santé et celle des autres.
Ainsi équipés, il me reste à vous souhaiter bonne route !
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